Les pieds sur terre

Pour être heureux les pieds sur terre
J'ai besoin d'aller m'évader
Par delà cloisons et rideaux
En quête de vents salutaires
Pour me rafraîchir les idées
Loin de l'oeillère et du bandeau

J'essaie, dans l'onde d'un regard
De capter la vague du coeur
De saisir le reflet de l'âme
Espérant, à force d'égards
Effacer l'amère rancoeur
Qui pourrait étouffer la flamme

Je puise au sein de la nature
Dans le pli lumineux des eaux
Je cherche mes jardins d'enfance
Par-dessus barrière et clôture
J'entends des mélodies d'oiseaux
J'oublie l'oppression et l'offense

Je m'invente des paysages
Avec des gazons de velours
Et des feuillages fabuleux
Je me dessine des visages
Et leur trait n'est jamais trop lourd
Et leur teint n'est jamais bileux

Je croise des jeux de lumière
Par des sentiers non balisés
J'hume l'âcre parfum des bois
Au loin, j'aperçois des chaumières
Je me sens métamorphosé
A la source vive je bois

Pour être heureux les pieds sur terre
J'ai besoin de vagabonder
En accord avec mon ego
D'aller voyager en éther
Voir des champs d'azur abonder
Moissonner de vibrants échos