Le jardin

Le jardin

Il faudra que je saute a pied joint dans le jardin calciné
Il faudra, que les mains liées, je cueille les fleurs sacrifiées
Et que, sans état d’âme, sans regret, j’écrive un poème
Pour égayer mon cœur, et faire refleurir les chrysanthèmes

Et si les amantes de leurs jolis yeux, que le désir, rend absentes
M’ordonnent de replanter l’envie dans le cœur des humains
Je prétendrais ne connaître ni les hommes, ni les leurs agissements
Et que je ne flâne dans ce jardin que pour inspirer mes quatrains

Les enfants ne parlent plus que des « jadis » et des « naguères »
Ils ne sont pourtant ni malheureux, ni condamnés par la guerre
Mais lorsque la terre immole ses cadeaux, elle vous prive de la joie
De revoir l’automne se renouveler oui…l’automne se fourvoie

Un fou, aux gestes amples, au verbe menteur, et aux cheveux sales
Prétend qu’à chaque verdure suffit son lot de feuilles mortes,
Que c’est à l’ombre des arbres, que la grande faucheuse emporte
Les âmes avides de poésie, et que l’évasion par la rime est fatale…

Faites jaillir de vos plumes, vos paysages étendus, vos étoiles
Votre encre sera la sève des arbres, votre imagination, leurs fruits
Vos feuilles ne joncheront pas le sol des saisons qui s’enfuient
Voilà, le soleil est venu se pencher sur vos mots, il retire le voile

Morad,